Une exposition, plusieurs enjeux.

La Collectivité européenne d’Alsace veut faciliter le passage entre mémoire et histoire pour donner à chacune et chacun :- des fondements et des repères pour mieux comprendre l’Alsace dans laquelle nous vivons aujourd’hui ;- des outils pour aborder les débats démocratiques ; organiser la circulation de la parole et l’élaboration d’une pensée qui s’épanouit dans un souci d’objectivité, de concertation et de pluralisme.
Pièces d'échecs symbolisant les pouvoirs temporel et spirituel © Studio Jean Muller - Archives départementales du Bas-Rhin

C’est ainsi que l’exposition Le Rouge et le Noir vise notamment à :

  • redéfinir et éclairer la notion de laïcité, dont le sens exact est parfois interprété à outrance, y compris en Alsace où la loi de séparation des Églises et de l'État n'est pas en vigueur…

Le terme de "laïcité", trop souvent méconnu quant à ses racines historiques, reçoit des interprétations différentes ou contradictoires et, par-là, des usages parfois peu compatibles. Pour les uns, c'est un principe de liberté donné à la société et aux confessions qui y sont présentes, pour d'autres, c'est un moyen de lutte contre les religions en général ; pour d'autres encore, c'est l'affirmation d'une civilisation de la raison dans l'espace public.

  • dépasser l’histoire institutionnelle et administrative des relations entre les Églises et l'État pour s’intéresser à ce que l’on appelle la « société civile ». Loin de retracer l’histoire d’un duo, le Rouge et le Noir est plutôt celle d’un trio, à mesure que s’affirme la sécularisation de la société.

La sécularisation est ce mouvement historique qui a vu des secteurs de plus en plus nombreux de l’activité et de la pensée humaines échapper à l’emprise du religieux.

  • ouvrir la focale au-delà du régime des cultes statutaires (catholicisme, protestantisme, judaïsme) en abordant les cultes « non concordataires », notamment l’islam et le bouddhisme.