Le mot « château » évoque aujourd’hui des images bien précises : un édifice en pierres, situé sur une hauteur, avec des tours et murs crénelés. Cela ne correspond qu’en partie à la vision médiévale, qui nous est connue grâce aux codes réglementant le droit de fortification au XIIIe siècle, qui précisent qu’un édifice n’est fortifié que sous trois conditions : s’il est entouré par un fossé suffisamment profond pour empêcher un ouvrier de rejeter la terre avec sa pelle ; s’il a plus de deux étages, avec un sous-sol, et un parapet ou crénelage au sommet ; si sa cour est entourée par un mur hors d’atteinte d’un cavalier, ou bien doté lui-aussi d’un parapet ou crénelage.

 

On peut compléter cette définition juridique en ajoutant qu’aux XIIe et XIIIe siècles, un château remplit plusieurs fonctions : c’est un édifice militaire, utilisé pour contrôler un territoire et sa population, mais aussi une résidence pour une famille noble ou bien pour la garnison qui garde le château en son nom. Enfin et surtout, le château joue un rôle symbolique essentiel : il est la preuve de la puissance et de la richesse de ceux qui l’ont fait construire et matérialise le pouvoir qu’ils détiennent sur la population alentour qui, en échange de leur protection, leur remet une part de ses revenus. De ce fait, le château est aussi un centre économique, vers lequel converge la production agricole d’une région.