Journée d'études - Archives de l'histoire intime : parcours de vies 1939-1945

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Site de Strasbourg entre 9h30 et 16h45 22 octobre 2024

Le 22 octobre, l’Auditorium des Archives d’Alsace à Strasbourg (6 rue Philippe Dollinger, 67100 Strasbourg) accueillera une journée d’études dédiée aux multiples mémoires de la Seconde Guerre mondiale en Alsace. L’événement, organisé en partenariat avec l’université de Strasbourg et soutenu par l’unité de recherche UMR3400 ARCHE ainsi que l’Initiative d’Excellence (IdEx), rassemblera des chercheurs et étudiants pour explorer de nouvelles sources documentaires et leur apport à l’écriture de l’histoire de l’Alsace annexée.

Papiers Paul Koeberlé (Archives d'Alsace, site de Strasbourg, 100 J 596)

Présentation

Papiers Paul Koeberlé (Archives d'Alsace, site de Strasbourg, 100 J 596)
Papiers Paul Koeberlé (Archives d'Alsace, site de Strasbourg, 100 J 596)

Dans la mémoire collective des Alsaciens, la Seconde Guerre mondiale a les traits des « Malgré-Nous », 100 000 jeunes hommes incorporés de force dans la Wehrmacht à partir du 25 août 1942, et plus encore d’hommes et de femmes contraints de travailler à l’effort de guerre dans le Kriegshilfsdienst (KHD) et au sein du Reichsarbeitdienst (RAD).

La disparition d’un quart des soldats au front ou dans les camps de prisonniers soviétiques, pesant traumatisme, a plongé dans l’ombre les autres expériences du conflit. Entre autres, le sort non moins dramatique des internés soumis au travail forcé (à Cernay), des réseaux de résistance chassés par la Gestapo (à Volksberg), des malades mentaux exterminés par les médecins nazis (de Stephansfeld à Hadamar) et des Juifs spoliés (à Haguenau) ont fait  l’objet de recherches récentes.

Elles se fondent notamment sur toute une gamme de documents conservés aux archives de la Collectivité européenne d’Alsace à Strasbourg, qui nous font pénétrer au cœur des destins individuels. Aujourd’hui classiques, les carnets de guerre – celui d’Albert Beyer (1915-1918) édité sur le carnet Hypothèses des Archives, ou le journal intime de Marguerite Gassmann (1939-1946), publié en 2004 – sont largement utilisés, sans hélas être toujours analysés.

La journée d’études propose d’explorer avec des étudiants avancés de l’université de Strasbourg les potentialités des lettres, des récits autographes, des dossiers médicaux et des dossiers d’indemnisation : reflets des émotions et réflexions personnelles sur la guerre, ces sources participent de l’écriture d’une nouvelle histoire de l’Alsace annexée de fait.

Programme

9h00 Accueil

9h30-10h30 : Empreinte de la guerre, traces de vie

Conférence inaugurale par Annette Becker, professeur émérite à l’université Paris-Nanterre et membre senior honoraire de l’Institut universitaire de France.

 

10h45-11h30 : L’histoire intime en déportation : la correspondance personnelle d’Albert Schreiner au camp annexe de Sennheim (mai-août 1944).

Albert Schreiner, résistant Luxembourgeois et déporté au camp de Natzweiler, a laissé derrière lui plusieurs lettres envoyées à sa famille. Ces écrits épistolaires, bien que soumis à la stricte censure nazie, laissent transparaître une certaine histoire intime et composent de précieux témoignages de la vie concentrationnaire

Gaëlle HERY, Master 2 en Histoire (Arche, université de Strasbourg)

14h15-15h Résister au nazisme en Alsace 1940-1944 : Le parcours de François Jaming, jeune résistant alsacien.

A travers cette communication, il s'agira d'étudier et de s'intéresser de plus près au parcours d'un jeune résistant alsacien, François Jaming, qui s'est opposé à l'arrivée des nazis et à la diffusion de l'idéologie nazie en Alsace. Fervent résistant, il a joué un rôle considérable dans la mise en place et l'organisation du maquis de Volksberg. 

par Jessica Traksel, diplômée de Master en histoire (Arche, université de Strasbourg

15h-15h45 Traces de vie entre bureaucratie et courbe de température. Le rapport entre biographie et dossier médical

Parmi les patients de l'asile de Stephansfeld se trouvaient également des travailleurs forcés d'Europe de l'Est. L'intervention aborde la question de savoir comment raconter l'histoire de vie d'une personne marginalisée. Quelles sont les possibilités et les limites de la reconstitution d'une biographie ?

par Lea MUENCH, Docteure en Histoire (Sage, université de Strasbourg)

16h-16h45 Aux sources de l’histoire intime de la Shoah

La « découverte » et l’utilisation d’archives administratives jusque-là inexploitées ont permis de jeter un regard nouveau sur la persécution. Dans ces documents écrits juste après l’événement, les Juifs communiquent des informations sur leur situation avant, pendant et après la guerre, mêlant données concrètes sur leur situation économique et matérielle, et réflexion sur ce qu’ils viennent de traverser au niveau individuel, familial et communautaire donnant ainsi à voir une vision nouvelle de l’histoire de la Shoah. 

Nicolas Laugel, Doctorant en Histoire (Arche, université de Strasbourg)