
L’abondance des archives permet-elle de restituer la trame du soulèvement de 1525 ?
La parole entendue est généralement celle des personnes qui ont la maîtrise de l’écrit : Ulrich de Ribeaupierre, seigneur de Ribeauvillé, ou le chancelier de l’évêque de Strasbourg, Ittelhans Rechburger, qui tient un journal quotidien des démarches entreprises par les services de l’administration de l’Evêché.
Les voix des insurgés percent principalement dans les correspondances adressées aux villes ou aux autorités, à l’occasion de doléances ou de négociations. Les propos y sont sans doute fortement canalisés. Et dans les dépositions que rédigent les représentants des pouvoirs établis après les événements, la parole des insurgés, corsetée par les juges, nous échappe largement.
Les archives permettent néanmoins d’esquisser ce récit polyphonique et de dépasser l’image d’Épinal où n’émergeraient que les faits saillants et quelques « héros » dont l'histoire a retenu les noms.
