Restaurer et numériser les documents
Restauration et numérisation concourent ensemble à maintenir durablement la possibilité de consulter les documents les plus demandés.
Un temps opposées, les opérations de restauration et de numérisation sont aujourd’hui conçues comme complémentaires et interdépendantes, car elles permettent à la fois de limiter les dégradations des documents et de les rendre aisément consultables. Les restaurations et numérisations de grands ensembles sont annuellement confiées à des prestataires extérieurs et sont minutieusement préparées et suivies.
Quelques opérations passées de restauration…
En raison à la fois de leur état de dégradation, de leur intérêt indéniable et de leur forte demande par le public, deux fonds conservés à Strasbourg ont fait l’objet de restaurations planifiées sur plusieurs années :
- le notariat ancien (sous série 6 E) : 150 cotes, appartenant à 36 études différentes, ont été restaurées par trois prestataires (Reliural - ateliers Laurenchet, Quillet et La Reliure du Limousin). Il s’agissait le plus souvent de liasses ou registres en tout ou partie pulvérulents, ayant subi de mauvaises conditions de conservation avant leur entrée aux Archives. Initialement impossibles à manipuler, ils peuvent désormais être consultés par les lecteurs. Les principales études bénéficiaires de ce programme, achevé en 2012, ont été celles de Rosheim (6 E 34), Westhoffen (6 E 44), Molsheim I (6 E 26.1) et Bischheim (6 E 4).
- les tables de l’Enregistrement (sous-série 3 Q), indispensables clés d’accès aux autres séries de registres de ce fonds : 179 registres ont été restaurés entre 2010 et 2015. Cette opération est appelée à se poursuivre encore plusieurs années.
…. et de numérisation
La première opération de numérisation réalisée aux Archives d'Alsace - site de Strasbourg a été d’envergure, concernant les registres paroissiaux antérieurs à la Révolution française, conservés dans le Bas-Rhin depuis le XVIe siècle, et de l’état civil, y compris les tables décennales et les registres de prise de nom des Juifs en 1808. Cette opération, achevée en 2015, et qui représente plus de 3 millions de vues, a permis de numériser et de mettre en ligne les tables et actes d’état civil des communes du Bas-Rhin jusqu’en 1912.
Dans un souci d’amélioration du service public et pour faciliter l’accès aux archives, le département du Bas-Rhin a ensuite offert, depuis 2011, la possibilité de consulter gratuitement en ligne plus de 200 000 vues des listes nominatives de population conservées aux Archives d'Alsace - site de Strasbourg et résultant du dénombrement de 1819 ainsi que des dénombrements de population quinquennaux de 1836, 1841, 1846, 1851, 1856, 1861 et 1866 et des feuillets de recensement par ménage de 1880 et 1885.
Sauvegarder et valoriser un fonds ancien remarquable
Une opération particulièrement complète de restauration et de numérisation a été réalisée dans le cadre du projet Archivum Rhenanum pour le fonds de la Préfecture impériale de Haguenau (ou Grand-Bailliage de Basse Alsace). Il s’agit du plus ancien « gisement » d’archives civiles des Archives d'Alsace - site de Strasbourg, dont l’état matériel rendait depuis des années la communication difficile en salle de lecture. Cotées C 1 à C 102, ses 100 liasses et quelques dizaines de parchemins représentent en tout 4,8 mètres linéaires en magasin de conservation. Elles revêtent un intérêt historique et transfrontalier particulier, dans la mesure où, du Moyen-Âge jusqu’au XVIIe s., la Préfecture était chargée des relations entre l’Empire et les villes de la Décapole – soit Landau (Allemagne), Wissembourg, Seltz, Haguenau, Rosheim, Obernai, Sélestat (Basse-Alsace), Kaysersberg, Turckheim, Colmar, Mulhouse (Haute-Alsace) – mais aussi les villages, les seigneuries (Habsbourg, Deux-Ponts, Hanau-Lichtenberg), les villes (Strasbourg, Offenburg) et les autorités religieuses (évêchés de Spire et Strasbourg, chapitres, monastères) voisins.