
Les insurgés se regroupent en bandes.
Ils portent souvent le nom de la localité ou d’un petit pays où ils se sont rassemblés. La bande d’Altorf, par exemple, regroupe des sujets de l’évêque, des ressortissants de l’Empire, des habitants des possessions strasbourgeoises, etc.
Les douze principales bandes se fédèrent lors du « congrès de Molsheim » (4-11 mai 1525) : les députés y proclament l’unité de la « commune paysannerie » (gemeine Burschaft).
L’unité de commandement est assurée par une élite rurale instruite, expérimentée et qui maîtrise les usages administratifs. Le 11 mai, elle prépare une levée en armes contre des ennemis prévisibles, mais encore mal définis.
Les bandes paysannes appliquent le plan de défense (Landesrettung) adopté en 1517 par les « États » alsaciens pour contrer une invasion venue des Vosges. En Basse-Alsace, elles s’efforcent d’interdir le passage du col de Saverne ; celles de Moyenne Alsace se positionnent à l’entrée du Val de Villé, et dans le Sundgau, elles s’orientent vers les vallées du sud du massif.
Les opérations militaires rendent compte de leurs capacités guerrières : les hommes sont bien entraînés et un quart d’entre eux ont des armes à feu.
Erasme Gerber et de la bande d’Altorf
Sceau utilisé par Erasme Gerber et de la bande d’Altorf, 1525. Au Congrès de Molsheim (4-11 mai), Gerber, chef de la bande d’Altorf, s’impose comme le chef suprême du mouvement et l’interlocuteur du préfet impérial de Haguenau. Les lettres scellées attestent du formalisme adopté par les bandes, conscientes que les ordres écrits sont irréfutables.
Wolfgang Wagner et la bande d’Ebersmunster
Sceau utilisé par Wolfgang Wagner et la bande d’Ebersmunster, 1525. Les lettres scellées attestent du formalisme adopté par les bandes ; le sceau semble être plutôt la marque personnelle du capitaine (ex. un navet pour Zacharias Sengel d’Ittenwiller, ou, comme ici, un soc de charrue pour Wolf Wagner, qui est aubergiste à Rhinau).
