Au IXe siècle, seul l’empereur a le droit de fortifier un site mais, au cours des siècles suivants, il devient trop faible pour faire respecter ce monopole. La construction des châteaux reste néanmoins réservée aux familles nobles les plus puissantes car elle suppose d’importances ressources financières : en Alsace, les Eguisheim-Dabo, qui dominent la région au XIe siècle, font ainsi construire les châteaux d’Eguisheim, dont ils tirent leur nom, de Guirbaden ou encore du Bernstein.

 

Ils se heurtent cependant dès la fin du XIe siècle aux Hohenstaufen, qui s’établissent en Alsace et cherchent à y assurer leur autorité. Cette rivalité entre les deux familles nobles entraîne une multiplication des constructions castrales, dont les plus connues sont celles du Haut-Koenigsbourg et de Haguenau par le Hohenstaufen Frédéric II le Borgne (1090-1147) : la postérité a retenu que le premier duc d’Alsace « traînait toujours un château à la queue de son cheval ».

 

Devenus empereurs en 1155, les Hohenstaufen continuent de fortifier l’Alsace : les châteaux qu’ils édifient ou font reconstruire témoignent, par leurs proportions et l’utilisation de techniques prestigieuses, comme le bloc à bossage, de la puissance impériale dans la région. À partir de la fin du XIIe siècle, les Hohenstaufen délèguent la construction des châteaux à certains de leurs fidèles, comme Conrad à Landsberg (avant 1200) ou le prévôt impérial Wolfelin, qui fait édifier Kaysersberg et Kronenbourg (première moitié du XIIIe siècle).