Le “train de la mort” Compiègne-Dachau

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Etude de cas Etudier le processus de déportation

Le convoi parti le 2 juillet 1944 de Compiègne vers Dachau, plus connu sous le nom de "train de la mort", permet d'étudier le processus de déportation.

Date de conception

2019

Public Cible

Troisième, Première et Terminales

Auteur

Vincent Cuvilliers

Matière(s)

Histoire

Contenu

1 fiche d'activité et 11 documents
Convoi 62 © Helene Both - Archives départementales du Bas-Rhin

Introduction pédagogique

Objectifs et démarche pédagogique

Point scientifique

Doc. 01- Commission rogatoire

Doc. 02- Résultats des investigations

 

Documents à distribuer aux élèves

Doc. 03- Témoignage de G. Genot

Doc. 04- Témoignage d'E. Riedinger

Doc. 05- Témoignage de G. Ferry

Doc. 06- Témoignage d'O. Klein

Doc. 07- Témoignage d'A. Zimmermann

Doc. 08- Témoignage d'H. Fourcade

Doc. 09- Témoignage de G. Weber

Doc. 10- Témoignage de N. Mouth

Doc. 11- Témoignage de J. Brun

 

Fiche d'activité

Fiche élève à compléter

Tableau complété après mise en commun

Objectif pédagogique

Cette activité permet de présenter les modalités du fonctionnement de la déportation. Elle peut servir à faire émerger les problématiques du processus de déportation, qui doivent être abordées dans le cadre du cours de manière plus générale. Elle peut également, plus simplement, être utilisée pour introduire une séance sur la déportation.

Cette activité repose sur les dossiers du Service de recherche des criminels de guerre ennemis, conservés aux Archives départementales du Bas-Rhin dans le versement 150 AL.

L'approche retenue est celle de témoins fortuits du processus de déportation, et non de déportés.Pour ces derniers, voir en annexe le témoignage de Henri FOURCADE, commissaire de police, résistant et déporté, conservé en 150 AL 68 (dossier n°8).

Point scientifique

Dans sa thèse de doctorat, Thomas FONTAINE aborde la question du convoi de déportation comme « lieu de mémoire »*. Nos imaginaires se nourrissent en effet de la description faite de ces convois : trains, wagons à bestiaux surchargés… C’est précisément ce qu’incarne le convoi du 2 juillet 1944. Désigné par la délégation française à Nuremberg comme le « convoi de la mort », le train n°7909 forge un véritable archétype du convoi, occultant ainsi toutes les autres modalités de la déportation.

* Thomas FONTAINE, Déporter : politiques de déportation et répression en France occupée (1940-1944). Thèse de doctorat en histoire soutenue en 2013 sous la direction de Denis Peschanski.

Qu'est-ce qu'un convoi ?

Selon l’expression de David ROUSSET, ancien résistant et déporté, cité dans la thèse de Thomas Fontaine, le convoi de déportation est un « entre deux mondes », une césure dans le parcours du déporté entre deux univers, celui de l’internement qu’il quitte, et celui du camp de concentration qu’il va découvrir. C’est un fait majeur dans le processus de déportation.

Dans son témoignage, Francis ROHMER, parti le 2 juillet 1944 de Compiègne pour Dachau, propose une description qui sera généralisée à l’ensemble des convois antérieurs et postérieurs. Convoi le plus meurtrier au départ de France, le convoi 62 comptait 2521 déportés au départ de Compiègne, 984 seraient morts durant le trajet.

Lors du procès de Nuremberg, l’accusation française présente un mémoire sur les déportations et propose une première description du convoi avec certaines caractéristiques : le grand convoi compte entre 1500 et 2500 déportés qui sont entassés dans des wagons à bestiaux (entre 80 à 120 personnes par wagon). Durant un trajet de trois jours minimum, les déportés connaissent des conditions terribles (entassement, promiscuité, soif, asphyxie). Au moment du départ, les seules vivres distribuées le sont par la Croix Rouge.

Le journaliste Christian BERNADAC, suite à un important travail réalisé grâce aux témoignages des survivants, rédige l’ouvrage Le Train de la mort, en 1970. Il propose un nouveau bilan en estimant que 536 personnes décèdent entre le 2 et le 5 juillet 1944. Mais s’il relate avec précision les conditions extrêmes qu’ont connues les déportés lors de ce convoi, figeant dès lors l’image du convoi meurtrier, son nouveau bilan n’est présenté qu’en annexe.

Cadre législatif et chronologique

Thomas FONTAINE propose une chronologie en deux temps.

  • Entre 1940 et 1942, les convois sont dirigés vers les prisons du Reich et servent à la répression contre les résistants, à l’exception d’un seul convoi, celui du 6 juillet 1942, qui est envoyé à Auschwitz.
  • Entre 1943 et 1944, les grands convois sont dirigés vers les camps de concentration, mais pour autant les petits convois continuent à être utilisés.

Typologie des convois

Si la déportation (Abtransport en allemand) est le transport forcé hors du territoire, le processus se structure autour de trois moments : l’arrestation en France, le déplacement forcé hors de France puis l’entrée dans le système concentrationnaire et carcéral du Reich.

L’arrestation en France nous amène à nous interroger, avec les élèves, sur les motifs. Si toutes les personnes déportées dans un convoi sont soumises au même processus, elles le sont pour des raisons différentes.

Ensuite, le déplacement forcé hors de France se fait par grands ou petits convois. Si l’imaginaire a consacré le wagon à bestiaux comme moyen de transport, certains déportés le sont dans des voitures cellulaires ou dans des voitures de voyageurs réquisitionnées.

Il y a eu environ 79 convois de déportation de Juifs à partir de France sur trois années, notamment du camp de Drancy et à destination d’Auschwitz.

Le convoi du 02 Juillet 1944

Le convoi du 02 juillet 1944 (train n°7909) est connu sous le nom de « train de la mort ». Parti à destination de Dachau avec 2162 hommes, il est marqué par de nombreux arrêts notamment à Saint Brice et à Bétheny en raison du sabotage des voies. Le 3 juillet, le train s’arrête à Revigny pour évacuer les 450 cadavres recensés et ravitailler les survivants en eau. Le 5 juillet, le train arrive à Dachau avec 1632 survivants. Les cadavres sont amenés directement au crématoire sans enregistrement.

Les prisonniers sont des résistants ou des victimes de rafles de représailles, notamment 200 personnes arrêtées lors de la rafle du 9 juin 1944 à Tulle.

La majorité des déportés de ce convoi est transférée dans des kommandos extérieurs. 463 sont envoyés à Natzweiler, 222 à Hersbruck et 134 à Allach.

Proposition de mise en oeuvre pédagogique

Faire travailler les élèves sur un corpus de plusieurs témoignages provenant du dossier de procédure constitué contre un certain Friedrich DIETRICH, inculpé de meurtres et violences volontaires, conservé aux Archives départementales du Bas-Rhin sous la cote 150 AL 68.

  • qui sont les témoins?
  • quelle chronologie de l'événement peut-on établir ?
  • quelle(s) localisation(s) sont mentionnées ?
  • qui sont les déportés ?
  • qui sont les acteurs de la déportation ?
  • comment sont les conditions de déportation ?
  • est-il possible d'établir un bilan chiffré des personnes décédées dans ce convoi ?
  • quel regard critique porter sur ces témoignages ?

La mise en commun des différents témoignages permet de compléter le tableau avec l’ensemble de la classe et de faire émerger les points d’accords et les dissonances entre les témoignages. Il est alors possible de faire émerger des problématiques qui seront abordées dans un cadre plus général dans le cours (cadres géographique et chronologique, acteurs de la déportation, conditions de déportation). L’activité permet également d’amener les élèves à porter un regard critique sur les sources, surtout lorsqu’il s’agit de recueils de témoignages.

La mise en commun des différents témoignages permet de compléter le tableau avec l’ensemble de la classe et de faire émerger les points d’accords et les dissonances entre les témoignages. Il est alors possible de faire émerger des problématiques qui seront abordées dans un cadre plus général dans le cours (cadres géographique et chronologique, acteurs de la déportation, conditions de déportation). L’activité permet également d’amener les élèves à porter un regard critique sur les sources, surtout lorsqu’il s’agit de recueils de témoignages.

Pour qui ?

Les élèves

de l'école primaire au lycée

Les enseignants

en histoire-géographie, éducation civique, français, allemand, latin, arts plastiques, SVT, culture religieuse...

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Verum ad istam omnem orationem brevis est defensio, nam quoad aetas estas.

Marie Collin

Chargée de l’action culturelle et éducative

Marie Riedlé

Professeur relais Colmar

Lucas Rivals

chargé de médiation, Archives d'Alsace